Janvier 2024

Bonjour à tous,

    Nous vous présentons nos meilleurs vœux pour cette nouvelle année, en vous souhaitant clarté d'esprit, bienveillance du cœur, lien avec notre environnement et notre nature essentielle.

    Fin octobre c’était la Durga puja, festival très important dans le nord de l’Inde où la déesse Durga est beaucoup vénérée, notamment au nord – est, dans l’état du Bengale occidental et plus particulièrement à Kolkata (anciennement nommée Calcutta) où des installations gigantesques la représentant sont installées. Depuis 2021 ce festival est inscrit par l’Unesco sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité. La Durga puja célèbre le divin sous son aspect féminin et puissant, Durga étant une déesse guerrière, souvent représenté avec dix bras armés, chevauchant un lion (ou un tigre), en train de combattre le démon Mahishasura. La légende dit que ce démon voulait obtenir du dieu Brahma la vie éternelle. Pour cela il pratiqua de sévères austérités, s’accordant ainsi les bonnes grâces du dieu qui lui prédit qu’il ne pourrait mourir que de la main d’une femme. Mahishasura fut ravi, considérant cette bénédiction comme un vœux de vie éternelle, ne  croyant pas qu’un jour une femme puisse le battre. Très confiant en ses pouvoirs, il partit en guerre contre les Devas, ceux-ci perdirent toutes les batailles et durent s’incliner devant la puissance phénoménale du démon. De désespoir, ils se tournèrent alors vers les trois grands dieux, Brahma, Vishnu et Shiva pour implorer leur aide. Ceux-ci combinèrent leurs pouvoirs afin de créer la déesse Durga, une femme capable d’anéantir le démon, ce qu’elle fit de ses propres mains, en le brisant en deux. La Durga puja dure une dizaine de  jours, dix jours durant laquelle la déesse est vénérée. Plusieurs mois avant le festival on s’active dans de petits ateliers d’artisans pour sculpter des représentations de Durga et des autres dieux l’accompagnant, avec de l’argile extraite du Gange, cette année Vivek a réalisé cinq installations complètes. Le soir durant le festival les rues sont remplies de monde, certains axes routiers sont fermés à la circulation des voitures pour laisser les piétons tranquillement flâner et aller admirer la déesse, certaines installations sont gigantesques, avec d’immenses pavillons montés spécialement pour l’occasion, souvent avec de la musique à fond ! A la fin du festival les statues sont immergées dans l’eau, symbolisant ainsi l’impermanence de toutes choses, certaines dans des bassins, d’autres directement dans le Gange (depuis quelques années de moins en moins, cela afin de limiter la pollution du fleuve). 

Diaporama : dans l'atelier de Vivek

Diaporama : Durga puja

    Mi-novembre c’était la Diwali, la fête des lumières, fête très populaire en Inde, à l’occasion de laquelle on nettoie la maison de fond en comble, des pujas (rituels) en l’honneur de Laxmi, la déesse de la prospérité, sont organisées, avec l’installation de nombreux diyas (bougeoirs) en terre cuite dans tout le foyer, on se fait des cadeaux, des feux d’artifices sont tirés sur le toit des maisons (qui sont plats et fond office de terrasse), maisons dont les façades sont parfois recouvertes de grandes guirlandes lumineuses qui descendent du toit jusqu’à la rue. Diwali est principalement associée à Vishnu et son épouse Laxmi. Vishnu représente le principe de préservation de l’univers (Brahma le principe de création, Shiva de destruction), se manifestant sous une forme, animale ou humaine, chaque fois que le dharma (l’éthique, la sagesse, l’équilibre…) décline. Ses formes les plus connues, que l’on appel avatar et dont on voue un culte, sont Rama et Krishna, respectivement la septième et huitième  manifestation de Vishnu. Diwali célèbre notamment le retour dans sa capitale Ayodhya, de Rama et son épouse Sita, après un exil de douze ans et un combat acharné contre le démon Ravana qui avait enlevé Sita. Pour célébrer leur retour les habitants d’Ayodhya avaient allumé des rangées de lampes (Diwali signifie « rangée de lumières) le long du chemin. C’est l’histoire très populaire du Ramayana, l’une des grandes épopées de l’Inde (avec le Mahabharata qui met en scène Krishna). On le trouve de partout, sous forme de poème, de romans, en bande-dessinée, en spectacle dans la rue, en film ou en dessin animé. Durant ces jours de célébration on adore également - et surtout - Laxmi, la déesse de la prospérité, compagne de Vishnu. Afin de s’attirer ses bonnes grâces on nettoie la maison de fond en comble, on en profite même parfois pour donner un bon coup de peinture sur tous les murs, on installe de nombreux diyas dans la maison, on dessine de magnifiques rangolis sur le sol avec des poudres colorés ou de la farine de riz (les rangolis sont des dessins symboliques en signe d’accueil et qui protègent  le foyer, dans certains endroits les femmes font ces dessins tous les matins sur le seuil ou dans la cour des maisons). Au soutien scolaire de Bonoshree les enfants ont décoré des diyas qu’ils ont pu allumer chez eux le soir de la principale puja.

Décoration des diyas au soutien scolaire de Bonoshree

Diaporama : les enfants et leurs diyas

    Une quinzaine de jour après Diwali c’était Dev Deepavali, festival célébrant la victoire du Seigneur Shiva sur le démon Tripurasura. Beaucoup de dévots visitent Varanasi pour l’occasion où des milliers de diyas sont allumés le long du Gange, le soir les ghats sont noirs de monde et il est désormais de plus en plus difficile d’y circuler. Pour l’occasion les enfants du soutien scolaire de Bonoshree ont réalisé un rangoli à Shivala ghat, représentant la fusée que l’Inde a envoyé sur la lune l’été dernier. 

Diaporama : rangoli des enfants à Shivala ghat

Diaporama : Dev Deepavali

    Le 14 novembre c’était « Children’s day », la journée de l’enfance, avec un grand goûter au soutien scolaire de Bonoshree, goûter organisé une semaine avant, car le 14 tombait en pleine période de festivités de la Diwali. Les enfants ont participé à différents jeux, avec notamment des courses de vitesse avec une cuillère dans la bouche dans laquelle était posé une bille, un concours pour faire exploser un maximum de ballon en les écrasant avec les fesses, compétition pour manger le plus rapidement possible et sans les mains un djalebi (pâtisserie) suspendu à un fil ou allumer le maximum de bougies avec une seule allumette !

Diaporama : Children's day

    Neuf enfants dans les grandes classes ont eu besoin de manuels scolaires supplémentaires, achat pour un total de  3.625 Roupies (environ  45 Euros) et mise à jour des uniformes d’hiver pour ceux qui en avaient besoin (4.035 Roupies – 50 Euros).

Diaporama : Yash Kumar et Rajveer avec leur tenue d'école pour l'hiver

    Début décembre nous avons eu les résultats aux derniers examens pour les plus petits. Ils sont dans l’ensemble plutôt bons, voir même très bons pour Kawya, qui est en UKJ (équivalent d’une 3ème année de maternelle), avec une note totale de 415/500 et Vedanshi, qui est en classe 2 (équivalent CE1) avec une note totale de 732/800. Dès les premières classes les enfants sont évalués et ont des périodes durant l’année consacrées aux examens, ainsi Vedanshi a été noté sur 8 matières : l’hindi, les maths, l’anglais, le sanscrit, les connaissances générales, les sciences, les études sociales et le dessin. Depuis quelques années il y a moins de redoublement, le gouvernement a demandé aux enseignants d’être un peu moins stricte sur leur notation car il y avait beaucoup de suicides d’enfants, certaines familles mettent une telle pression sur leurs épaules qu’en cas d’échec ils préféraient mettre fin à leur jour plutôt que d’affronter la possible fureur familiale. 

Diaporama : résultats aux derniers examens

    Nous avons réglé les frais d’inscription aux universités pour Sandhya (9.500 Roupies – 118 Euros) et une partie des frais pour Harsh (3.005 Roupies – 37 Euros, le solde sera à régler prochainement) qui ont commencé leur première année en BA section commerce. Le BA ,ou Bachelor of Arts, est un diplôme universitaire de premier cycle qui dure en général trois ans et qui concerne plusieurs matières tels que les sciences sociales, l’histoire, la littérature, l’administration publique, le droit, la communication… Nous avons également réglé les admissions en deuxième année pour Diksha, qui est en section psychologie (pour un montant de 10.400 Roupies – 130 Euros), Shivani, qui étudie en sociologie (pour 4.500 Roupies – 56 Euros) et Renu, qui est en section commerce (pour un montant de 12.400 Roupies – 155 Euros) ainsi que pour Vandana, qui commence sa quatrième année en sociologie (total de 8.860 Roupies – 110 Euros). Manisha a réussi son ADCA (Advance Diploma in Computer Application), diplôme en informatique, elle devrait pouvoir prochainement trouver un travail.

Diplôme de Manisha

    Pour Noël nous avons offert un goûter et un cadeau aux 40 enfants du soutien scolaire de Bonoshree. Des voitures et des trains pour les garçons, des poupées pour les filles, une jolie horloge murale pour les plus grands, le montant total de la fête se monte à 10.000 Roupies (125 Euros). Le prix d’une poupée est de 220 Roupies (2,75 Euros), celui d’une voiture 240 Roupies (3 Euros).

Diaporama : Fête pour Noël au soutien scolaire de Bonoshree

Diaporama : les enfants et leurs cadeaux

    Quelques soucis de santé pour Anjali qui a depuis quelques temps régulièrement mal au ventre, elle est allée voir plusieurs médecins, sans aucun résultat. Elle est actuellement suivie par un nouveau docteur, avec un traitement à prendre sur plusieurs mois (2.000 Roupies par mois – environ 25 Euros) avec en complément des soins par ultrasons. Bonoshree a eu d’important problèmes de diabète l’été dernier, nous avons réglé les différents médicaments dont elle avait besoin, avec 3.287 Roupies (40 Euros) et 1.654 Roupies (20 Euros) en juin, 3.378 Roupies (42 Euros) en juillet.
 

Facture des médicaments pour Bonoshree

    Quelques photos du mariage de Sunita qui a eu lieu fin novembre : 

    Et quelques photos des goûters que Bonoshree organise régulièrement, avec souvent ce que les enfants préfèrent, un bon vieux samosa (beignet aux légumes) !

    Yogmaya participe à l’organisation de quelques concerts d’un sitariste indien, Hindol Deb, entre la fin février et début mars. Il devrait y avoir un concert le vendredi 1er mars à St Geoire-en-Valdaine (Auberge du Val d’Ainan), le samedi 02 à l’église de Voissant, toutes les dates ne sont pas encore fixées, je vous ferai suivre les infos lorsque j’en serai plus (ci-après le lien vers un morceau du groupe).

    Merci beaucoup aux personnes qui nous soutiennent, vous permettez aux enfants de continuer une scolarité normale avec la possibilité pour maintenant 13 d’entre eux de poursuivre des études à l’université, chose qui n’aurait tout simplement pas été possible sans votre aide, nous vous en sommes très reconnaissant.

Amicalement.

Christophe

YOGMAYA est une association régie par la loi du 1^er juillet 1901 et le décret du 16 août 1901, enregistrée auprès de la préfecture de l’Isère sous le numéro W381015403 – Identifiant SIRET 817 825 748 00012